Citations d’Alija Izetbegović

« De l’unicité de Dieu s’ensuit l’unicité de l’humanité. »

SUR LA BOSNIE-HERZÉGOVINE

« Ce que nous appelons ‘la Bosnie’, ce n’est pas seulement un lopin de terre dans les Balkans ; pour beaucoup d’entre nous, la Bosnie est une idée, c’est l’intime conviction que des gens de différentes religions, nations et traditions culturelles peuvent vivre ensemble. »

« Quand je voyage en Europe, je ne marche jamais la tête basse, parce que nous n’avons tué ni enfants, ni femmes ni vieillards et que nous n’avons ni endommagé ni détruit aucun lieu de culte. »

« Le courage de la femme bosnienne, sa force et sa fierté ont été l’un des facteurs décisifs dans la lutte de la Bosnie et de son peuple pour leur survie. »

« Srebrenica était une zone protégée et nous ne pouvions pas croire que le Monde permettrait qu’une zone protégée, pour la protection de laquelle, en cas d’attaque, conformément à l’article 7 de la Convention, il fallait avoir recours à la force, soit écrasée d’une telle manière. Nous étions pleinement confiants et pensions que le Monde ne permettrait pas l’invasion de Srebrenica. Pourtant, il en a été autrement. Le Monde a trahi Srebrenica. »

« Notre pays et notre peuple étaient condamnés à l’anéantissement. Notre survie même est notre victoire. »

« Un vrai patriote n’est pas celui qui met sa patrie au-dessus de tous les autres pays, mais celui qui fait en sorte qu’elle soit digne de telles louanges. Plus que la gloire, ce qui lui tient à cœur, c’est la dignité de sa patrie. »

« Notre lutte pour l’intégration de la Bosnie dépendra dans une grande mesure de nous-mêmes, de ce que nous sommes, de ce que nous sommes capables de faire. Souhaitons-nous et pouvons-nous faire de la partie de la Bosnie sous notre contrôle un pays moderne, démocratique et libre… Est-ce que sa lumière sera suffisamment forte pour éclairer les coins les plus reculés du pays et chasser les ténèbres du chauvinisme ou bien nous enfermerons-nous dans l’angoisse du chauvinisme et de la haine ? La Bosnie ne tolère pas l’exclusivisme. Telle qu’elle est, plurinationale et pluriconfessionnelle, elle recherche ceux que cette diversité n’importune pas. Et nous, nous faisons partie de ceux qu’elle n’importune pas. Nous, ni les églises ni les cathédrales ne nous dérangent, nous avons appris à vivre avec ceux qui pensent autrement, qui éprouvent d’autres émotions que nous et nous considérons cela comme notre privilège… »

SUR L’ISLAM ET SUR LA FOI

« L’islam est, ou doit être la recherche permanente au cours de l’histoire d’un équilibre intérieur et extérieur. »

« Sans Dieu, il n’y a pas d’homme. Sans homme, pas de responsabilité à assumer. Sans conscience de ce qu’est la responsabilité, la notion de crime n’existe pas. Sans Dieu, le crime n’existe pas. Sans Dieu, tout est permis. »

« De l’unicité de Dieu s’ensuit l’unicité de l’humanité. »

« S’agissant du rapport élémentaire de l’islam au monde, on peut dire que l’islam est une tentative pour appréhender et accepter, puis dépasser le dualisme primaire du monde… La position de l’islam se trouve à mi-chemin ; en effet, il est constamment amené à se défendre des attaques venant de deux directions opposées : la religion pure lui reproche d’être trop naturel, matériel, séculier alors que la science lui reproche de receler des éléments religieux non scientifiques, mystiques. Pourtant, il n’y a qu’un seul islam mais, comme l’être humain, il a une âme et un corps, et ses apparences tout à fait différentes aux yeux d’un observateur, dépendent uniquement du point de vue de celui-ci : un matérialiste verra toujours l’islam comme une religion et un mysticisme (inclination à ‘droite’), tandis qu’un chrétien verra en l’islam un mouvement sociétal et politique (inclination à ‘gauche’). De ces ‘façons de voir’ il est possible de déterminer la voie spécifique de l’islam, à vrai dire, sa position moyenne. »

« L’islam ne rejette pas la sensualité ; il opte pour une vie naturelle, pour la joie de l’amour, ainsi que pour la santé, la propreté, le courage, la lutte et la richesse ; en revanche il désapprouve l’ascétisme, d’une part, et la débauche, d’autre part. La morale de l’islam n’enseigne pas qu’il y a de plus en plus de choses prohibées et elle ne veut pas, non plus, être ‘un mur qui retient toutes les eaux qui peuvent étancher notre soif’. Tout ce qu’elle nous demande, c’est de ‘ne pas dépasser les limites’ (syntagme très fréquent dans le Coran), d’avoir des joies saines et pures… »

« En tant que phénomène historique, chaque religion a deux faces. Comme doctrine, c’est une révélation divine, comme pratique, une œuvre des humains. Dieu révèle la religion, les humains l’appliquent. Tout ce qui est grand et suprême en elle vient de Dieu, tout ce qui est erroné et indécent vient des humains. »

« La foi exige de l’être humain qu’il se comporte en harmonie avec la paix et la profondeur des cieux. Mais ‘l’être humain est impatient’ (Coran) ; il est tatillon, effaré, cupide, égoïste. Tout cela est contraire à tout ce dont les cieux témoignent de façon si évidente. »

« Le jeûne est l’expression suprême de la volonté, c’est donc un acte de liberté. »

« Cette croyance simple à la responsabilité après la mort, à savoir que les êtres humains seront tenus responsables de leurs actes, de ce qu’ils ont fait de leur liberté, me semble aujourd’hui l’unique idée véritable, l’unique pensée qui rende ce monde sensé. Tous les faits de la physique ‒ de Newton et d’Einstein, toutes les connaissances en astronomie, en biologie et en psychologie, peuvent nous laisser indifférents. Seule l’idée de la responsabilité est excitante et véridique. Il s’agit de deux ordres de choses : d’un côté il y a les lois de Kepler, de l’autre les vérités des tragédies de Shakespeare. »

« Mon esprit s’interroge et hésite sans cesse, alors que mon cœur a toujours été et est toujours resté du côté de la foi. Mes moments de bonheur, c’étaient lorsque mon esprit et mon cœur étaient en accord. »

SUR LES MUSULMANS

« Certaines personnes estiment que leur appartenance religieuse les libère de l’obligation de penser. »

« J’étais musulman et je le resterai. Je pressentais que je devais me battre pour la cause de l’islam dans le monde et je resterai un fervent militant jusqu’à la fin de ma vie. Car, pour moi, l’islam est un autre nom pour tout ce qui est beau et noble, un nom pour la promesse ou l’espoir d’un meilleur avenir pour les peuples musulmans, pour qu’ils vivent dans la dignité et jouissent de la liberté, en un mot, un nom pour tout ce qui, pour moi, valait la peine d’être vécu. »

« Nous ne pouvons pas être de bons musulmans si nous ne sommes pas de braves gens. »

« Pourquoi des peuples dont le rite de la prière est lié aux ablutions et au respect d’un horaire strict ne sont-ils pas devenus des parangons d’hygiène et de ponctualité ? Pourquoi des peuples qui, chaque année, se privent pendant 30 jours de nourriture et de boisson ne sont-ils pas devenus des parangons de discipline ? Comment se fait-il que, quatorze siècles plus tard, ces pratiques strictes et parfois même contraignantes, la propreté, la ponctualité et la discipline ne leur sont pas devenues une deuxième nature, voire une obsession ? »

« Que pouvons-nous donc conseiller aux parents et aux pédagogues ? Avant tout, nous pouvons les inciter à ne pas inhiber les forces inhérentes à une jeune créature. Qu’ils influent plutôt sur leur formation et orientation. Leur mutilé ne sera plus un musulman et il n’est aucunement possible de ‘convertir’ un mort à l’islam. S’ils veulent en faire de vrais musulmans, il faut qu’ils éduquent ces êtres humains, le plus complètement possible. Il faut qu’ils leur parlent plus de fierté que de modestie, plus de courage que de soumission, plus de justice que de miséricorde. Qu’ils éduquent une génération digne, qui saura qu’elle n’a pas à demander à qui que ce soit la permission de vivre et d’être ce qu’elle est. Car retenons bien ceci : le progrès de l’islam – comme tout autre progrès, d’ailleurs – ne viendra pas de ceux qui sont placides et soumis, mais de ceux qui sont courageux et rebelles. »

« L’islam exige courage et résistance à la violence. Du verset 39 de la sourate Ash Shura, on peut conclure que ceux qui se soumettent à la violence ne sont pas musulmans. C’est bien la résistance, ce à quoi le Coran invite expressément et ce que prouvent des milliers d’exemples dans le passé islamique. Pourtant, la société musulmane regorge de lâches et de flagorneurs qui lèchent les bottes des puissants, qu’ils soient étrangers ou locaux. »

« J’introduirais dans toutes les écoles de l’Orient islamique des cours de ‘réflexion critique’. À la différence de l’Occident, l’Orient n’a jamais suivi cette rude école, et c’est bien là la source de nombre de ses faiblesses. »

« Quand nous nous vantons du grand nombre de musulmans dans le monde, nombre qui augmente plus que rapidement, cela me fait penser à celui qui se vante de son embonpoint et des nouveaux kilogrammes qu’il a pris récemment. Quand commencerons-nous à mettre en valeur notre âme, notre esprit, nos réalisations ? Un homme de constitution fragile peut être doté d’un grand esprit et œuvrer pour l’humanité. Où sont passées notre force, notre science, notre littérature, nos découvertes, nos contributions au bien général ? »

« Relisez sans cesse le Coran, bien sûr à divers intervalles de temps. Ainsi vous découvrirez ce qui pourrait s’appeler la stratification du Coran. Chaque lecture vous fera découvrir dans le Coran quelque chose de nouveau. Le Coran est bien sûr resté le même, mais quelque chose a changé : c’est vous qui avez changé ou ce sont vos conditions de vie ou bien encore le monde qui vous entoure. Mais ces changements vous permettent de découvrir alors une nouvelle strate que vous n’aviez pas remarquée auparavant, et certains versets, que vous aviez auparavant parcouru sans y prêter attention, résonnent alors en vous d’une nouvelle manière. »

« S’agissant de la foi, on divise les gens en ceux qui croient et ceux qui ne croient pas en Dieu. Nous remarquons que ce partage est complètement superficiel et bien trop simpliste. Il manque un troisième groupe, de loin le plus nombreux. Ce sont ceux qui se considèrent croyants et se déclarent comme tels mais qui, en vérité, n’appartiennent pas à la religion. Bien sûr, ils prient plus ou moins régulièrement, célèbrent les fêtes religieuses et respectent certaines coutumes et symboles religieux, mais ceux-là sont ceux que la couardise fait déserter les premiers sur un champ de bataille, qui n’hésitent pas à recourir éhontément à des procédés déloyaux lors de transactions commerciales, vivent en toute bonne conscience du travail d’autrui, s’adonnent à la boisson et à la débauche, tout en préservant pusillanimement leur vie, leurs biens et leur fonction, comme s’ils allaient vivre mille ans, ou bien, qui flattent avec servilité de plus puissants qu’eux, etc.

La caractéristique dominante de ces individus, c’est la peur ; ils craignent pour leur vie, pour leurs biens, pour leur position dans la société, pour leur fonction ou pour les faveurs dont ils jouissent auprès de ceux qui détiennent le pouvoir. Dans la liste de toutes ces peurs, il en manque une : la peur de Dieu. C’est dans cet état d’esprit et dans une telle ambiance floue et ambiguë, qu’ils éduquent leurs descendants. »

« En luttant ainsi sans cesse contre les conséquences, sans parvenir à nous soucier des causes, nous arrivons toujours trop tard. Aussi est-il parfaitement légitime que nous nous demandions : est-ce qu’en ce moment, dans un autre coin du monde, une ou deux ou même plusieurs Palestine ne sont-elles pas en train de voir le jour ? Et comment faire face efficacement et à temps à ces nouveaux défis ? »

SUR LE POUVOIR

« Quant au pouvoir, soit il pervertit dangereusement les individus, soit il offre une chance aux plus dépravés d’entre eux. »

« Je crois que Dieu a créé les êtres humains libres et égaux, qu’il n’y a pas de races inférieures ou supérieures ni de peuples bons ou mauvais. Je crois que les êtres humains recèlent en eux un certain nombre de droits inaliénables et que les autorités ne sont pas en droit de les en priver mais je ne crois pas aux droits illimités de la majorité, car la tyrannie de la majorité reste une tyrannie comme toute autre. Je crois que le niveau de liberté se mesure à l’aune de la relation du pouvoir envers les minorités, et que la liberté d’opinion est, avant tout, la liberté de penser différemment. »

« Le pouvoir du plus fort est un fait, non un droit. Le droit s’exerce là où et quand le pouvoir atteint sa limite, non en faveur du plus fort mais en faveur du plus faible. »

« Il y a des gens qui pensent qu’un privilège peut être obtenu par la terreur. C’est une illusion qui se répand de façon dangereuse. Le terrorisme est l’expression de notre impuissance actuelle et la cause probable de notre impuissance future. Il n’est pas seulement amoral mais aussi improductif. Amoral, car des innocents périssent, et non productif, car il n’a jamais et nulle part résolu quoi que ce soit. Au cours de l’histoire, tous les mouvements politiques sérieux ont rejeté le terrorisme. Je pense que le Coran l’a expressément interdit en disant : ‘Qui tue un innocent, c’est comme s’il avait tué tous les hommes…’
Malheureusement, il y a des gens qui l’oublient. »

« Les faibles plaident en faveur d’un gouvernement autoritaire. Il n’ont pas le sentiment de leur valeur personnelle, d’où naît l’aspiration à la liberté et à l’indépendance. Celui qui est faible fuit la liberté et la responsabilité. Un gouvernement autoritaire représente pour lui un refuge où il se décharge de ce fardeau qui l’empêche de vivre aisément. La condition pour ce faire est bien connue, pourquoi le répéter ? »

« La violence et les injustices sont le lot de toutes les sociétés. La spécificité de l’oppression communiste, c’était son illégalité travestie dans un ensemble de lois et de procédures. Cette hypocrisie crée une confusion totale. Certains vivent et meurent dans de tels systèmes sans jamais avoir pu discerner la vérité du mensonge. En faisant naïvement confiance à la presse, aux autorités, aux communiqués officiels, ils ne cessent de vivre dans une illusion et ainsi, sans le vouloir et sans en être conscient, soutiennent le mensonge et l’injustice. C’est avec stupéfaction que souvent vous entendez ces personnes dire naïvement : ‘Mais, j’ai lu ça dans le journal’. Dictature et foule non-informée et abrutie vont de pair, l’une rendant l’autre possible. »

« Dans son essence, l’ultranationalisme est impie. Toutes les religions du monde enseignent une vérité simple (d’ailleurs, toutes les grandes vérités sont toujours simples) : Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse, ou bien : agis de façon à ce que ton comportement puisse devenir une loi universelle ; donc que cela soit valable aussi bien pour toi que pour autrui. »

SUR L’ÊTRE HUMAIN

« Les limites de l’être humain moderne se reflètent surtout dans son intime conviction qu’il sait tout. Sa sagesse, c’est son savoir auquel s’ajoute une énorme quantité d’ignorance dont il n’a pas conscience ou, plus exactement, qu’il considère comme un savoir. Et, confronté au Grand secret, il adopte une attitude trahissant toute son outrecuidance et sa présomption. Il ne perçoit pas le mystère et c’est bien là que réside la mesure colossale de son ignorance et de ses préjugés. »

« Posséder sa propre personnalité, en être conscient et la défendre – quoi qu’elle puisse signifier – c’est la première condition pour être un véritable être humain. Aussi parfois, même à l’égard d’un héros négatif – s’il est conséquent et prêt à supporter toutes les conséquences de son attitude – il se peut que nous éprouvions un sentiment de respect et que nous nous intéressions à son destin. »

« Il y a des personnalités ‘puissantes’ qui ne le sont que parce que la société et le milieu où elles évoluent sont faibles. »

« Les femmes sont comme les hommes, des êtres humains dignes de respect. Elles sont nos mères, nos sœurs et nos épouses. Elles élèvent nos enfants. Nous ne devons pas permettre qu’elles soient soumises et privées d’éducation. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas parfait et ne le sera jamais, mais il peut être meilleur qu’il ne l’est aujourd’hui. Cela dépend des nouvelles générations. Celle qui arrive devrait être meilleure que l’actuelle. C’est en cela que réside le progrès lié au rôle irremplaçable de la femme. Une femme soumise et non instruite ne peut élever ni éduquer une génération qui rendra notre monde meilleur. Par conséquent, sauvegardons et protégeons la dignité de la femme. »

« Le monde est un miracle, mais nous nous sommes habitués à ce miracle. Regardez une fleur de pissenlit, mais regardez-la avec toute votre attention et non furtivement en passant, comme nous avons l’habitude de le faire, si bien que nous ne remarquons plus rien… Le monde entier est un miracle, mais nous n’y prêtons plus aucune attention. Nous sommes blasés. »

« De même que nous portons notre propre corps, sans en sentir le poids, de même nous ne percevons pas nos propres vices et défauts, mais uniquement ceux des autres. »

« Être un être humain et le rester – c’est notre responsabilité envers Dieu et envers nous-mêmes. »

« Être tolérant, ce n’est pas être indifférent, comme le pensent certains. Au contraire, la tolérance, c’est une détermination forte et profonde qui est à la fois l’amour de ce que nous sommes et le respect de ce que sont les autres. Donc, aimons-nous nous-mêmes et respectons les autres. Si, en Bosnie, nous observons ce principe, nous remporterons la victoire. »

« La moralité, si elle est vraie, est toujours liée au sacrifice et à la souffrance. Sinon, ce n’est que comédie et hypocrisie. »

« Le sentiment du secret et celui de la méditation vont de pair. Sur ce point, la religion et la méditation sont liées. C’est un état où l’esprit est en complète harmonie. Ignorer le secret est l’un des aspects essentiels de l’athéisme pratique. La vie de l’homme ordinaire est marquée par l’absence de méditation. Ce type d’individu ne perçoit nulle part le mystère, le secret. Il ne s’étonne de rien, ne s’extasie devant rien, ne ressent aucune peur devant l’inconnu. En un mot, il n’a pas de vie spirituelle. »

« L’éducation aussi peut être inhumaine : si elle est partiale, dirigée, endoctrinée, si elle n’apprend pas à réfléchir mais offre des solutions toutes prêtes ; si elle se contente de préparer les individus à exercer une fonction, sans élargir les horizons et, ce faisant, la liberté des êtres humains. »

« Nous ne sommes pas divisés seulement en bonnes et mauvaises gens, mais en bien et en mal à l’intérieur de nous-mêmes. La ligne de partage ne sépare pas les individus mais les traverse. Il existe bien sûr une division en bonnes et mauvaises gens, mais elle est secondaire, résultat du bilan entre le bien et le mal inhérents à l’être humain. La division primaire se réfère au bien et au mal qui nous habitent. Par conséquent, ce conflit est immanent, intrinsèque, dramatique, et non externe, sociétal. Le vrai conflit, c’est dans l’âme qu’il a lieu. »

« Quand tu as tout vécu et tout enduré, quand, après avoir chuté cent fois, tu te relèves, quand tu renonces aux faux espoirs et aux fausses consolations et que tu serres les dents pour regarder la vérité en face, alors tu comprends que tout le sens de la vie réside dans la lutte contre le mal. »